Comment améliorer sa mémoire ?

Pour les entrepreneurs, salariés et autres professionnels qui cherchent à élargir leur culture générale tout en luttant contre les distractions innombrables du quotidien, mémoriser l’information : voilà la principale difficulté.

Lire un livre, regarder un documentaire ou suivre l’actualité, cela demande un peu de motivation et d’organisation. Mais retenir ce qu’on a appris ? C’est une autre paire de manches. Comment fixer les informations  pour avancer dans son travail, dans ses études ou dans son développement personnel ?

Dans cet article, je vous propose d’intégrer des changements simples qui vont transformer votre manière d’aborder l’apprentissage

Créer un environnement propice au focus

Soyons clairs : il est impossible d’améliorer sa mémoire sans une concentration au top [1]. Le cerveau a besoin d’un cadre adapté pour assimiler les informations. Réduire les distractions est la première étape : téléphone en mode avion, notifications coupées, espace de travail rangé et silencieux. L’attention fonctionne comme un muscle, elle se fatigue rapidement si elle est sollicitée en permanence par des interruptions.

Se poser dans un lieu calme et associer une activité (comme la lecture ou l’apprentissage) à un endroit précis aide le cerveau à se mettre dans de bonnes conditions. Certains utilisent le bruit blanc ou la musique instrumentale pour améliorer leur concentration. À tester selon vos préférences.

L’astuce qui affûte votre attention : minuter vos sessions de lecture ou d’étude : travaillez par tranches de 25-30 minutes, suivies de courtes pauses. Cette méthode permet de garder l’esprit frais et de maintenir une concentration optimale sur le long terme.

S’impliquer dans la lecture pour mieux mémoriser

La mémoire se renforce quand on donne du sens aux informations. Lire passivement sans interagir avec le texte est l’erreur la plus courante. Pour éviter que le cerveau classe ce que vous lisez dans la catégorie « à supprimer », veillez à stimuler votre attention. Posez des questions au texte, reformulez les idées principales et faites des liens avec ce que vous savez déjà. Prenez des notes !

Plusieurs études [2] montrent que le fait d’écrire à la main favorise la mémorisation. Pourquoi ? Simplement parce que cela oblige à synthétiser l’information, à sélectionner les données essentielles au lieu de copier-coller des passages. L’activité cérébrale en est tonifiée la compréhension précisée.

Et si par la suite vous avez le courage – ou l’obligation 😅- de numériser vos notes manuscrites, vous donnez un vrai coup de pouce à votre mémoire. Reprendre et organiser ces notes sur votre ordinateur ou téléphone va  définitivement consolider ce que vous avez retenu.

Comment lire plus et atteindre ses objectifs de lecture ?

Les palais de la mémoire : la méthode secrète pour renforcer votre mémoire

Avez-vous entendu parler de cette méthode grandiose pour stocker des informations dans votre cerveau en les associant à des images ou des lieux familiers ? Les palais de mémoire (ou méthode des loci) sont une technique ancestrale qui transforme l’apprentissage en jeu visuel. L’idée est simple : associer des informations à des endroits particuliers. Ce procédé remonte à l’Antiquité, où des orateurs comme Cicéron l’utilisaient pour mémoriser leurs discours.

Le fascinant Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux utilise également cette méthode pour organiser une quantité impressionnante de souvenirs et de connaissances. Bien que ce soit un personnage fictif, il illustre parfaitement l’efficacité des palais de mémoire pour maîtriser une quantité impressionnante d’informations et les retrouver à volonté.

Comment ça marche ? Commencez par choisir un endroit que vous connaissez bien, comme votre appartement, votre bureau ou même le trajet que vous empruntez chaque jour. Ensuite, associez chaque info à mémoriser à un endroit précis dans cet espace. Par exemple, pour retenir des mots de vocabulaire, imaginez chaque mot comme un objet ou une scène dans une pièce de votre maison.

L’objectif est de pouvoir retrouver les faits historiques, détails techniques ou éléments de listes à leur emplacement, rien qu’en voyageant mentalement dans cet espace. Un conseil : plus les images sont mémorables ou décalées, mieux elles s’ancrent dans votre esprit.

Solidifier les acquis en partageant ce qu’on apprend

Ce que l’on raconte aux autres, on l’enregistre facilement. Partager une idée ou une information oblige à la structurer mentalement, ce qui aide à la fixer. Parler d’un livre, d’un documentaire ou d’un concept découvert récemment permet d’en faire un véritable savoir personnel. Ce phénomène est renforcé lorsqu’on reformule avec ses propres mots plutôt que de répéter mécaniquement ce qu’on a lu ou entendu.

L’échange peut se faire de différentes manières : en discutant avec un proche, en tenant un journal de culture personnelle ou même en publiant un résumé sur un blog ou un réseau social. Plus une idée est utilisée, plus elle devient accessible dans la mémoire à long terme.

Tenir un journal extime pour ancrer ses connaissances

L’écriture est l’un des moyens les plus puissants pour fixer les informations dans la mémoire à long terme. Tenir un journal extime – un carnet pour noter quotidiennement les découvertes, lectures ou conversations enrichissantes – permet de transformer une simple consommation d’informations en un apprentissage actif et durable.

L’avantage du journal extime ? Il s’adapte à chacun : on peut y inscrire un résumé d’un documentaire, une réflexion sur une œuvre d’art, ou encore une citation qui a résonné. Avec le temps, relire ce carnet permet de mesurer l’évolution de sa culture et de réactiver régulièrement les connaissances acquises.

Adopter un mode de vie qui permet d’améliorer sa mémoire et sa concentration

Adopter une hygiène de vie saine influence directement les capacités cognitives. Un sommeil de qualité permet au cerveau de consolider les informations acquises pendant la journée. Durant la nuit, il trie, organise et renforce les souvenirs. En revanche, dormir moins de six heures par nuit dégrade la mémorisation et altère l’attention.

L’alimentation joue également un rôle de premier plan. Consommer des aliments riches en oméga-3, comme les poissons gras, les noix ou les fruits rouges, stimule la plasticité cérébrale et facilite l’apprentissage. L’activité physique, quant à elle, favorise la production de neurotransmetteurs et améliore l’oxygénation du cerveau. Même une activité modérée, pratiquée régulièrement, renforce la clarté mentale et la performance

Faire de l’apprentissage un rituel

Ce que l’on sacralise, on s’y tient mieux, comme dirait La Palice. Accorder une vraie place à la culture dans son quotidien permet de mieux ancrer les connaissances. Bloquer un créneau régulier pour la lecture ou l’apprentissage renforce cette habitude et envoie un signal clair au cerveau : ces moments sont importants.

Prendre du plaisir à apprendre est aussi un facteur déterminant. Vous pouvez varier les formats (livres, podcasts, vidéos), explorer des sujets qui vous passionnent.  Défiez-vous en vous fixant des objectifs d’apprentissage stimulants pour nourrir votre motivation et renforcer l’efficacité de votre apprentissage. La vie est un jeu

Aller plus loin : Comment se cultiver ?

Comprendre le fonctionnement de la mémoire

La mémoire repose sur trois étapes : l’encodage, où l’information est traitée et liée à des connaissances existantes, le stockage, qui renforce les connexions neuronales pour conserver les souvenirs, et la récupération, qui permet de retrouver une information quand on en a besoin.

Ces processus impliquent plusieurs zones du cerveau, dont l’hippocampe qui permet de structurer et fixer les souvenirs à long terme.

Il existe plusieurs formes de mémoire :

• La mémoire de travail stocke temporairement des informations utiles sur le moment (retenir un numéro avant de le composer).
• La mémoire épisodique enregistre les événements personnels (un voyage, une conversation marquante).
• La mémoire sémantique conserve les connaissances générales et les concepts (faits historiques, vocabulaire).
• La mémoire procédurale permet d’acquérir des automatismes (faire du vélo, jouer d’un instrument).

La consolidation des souvenirs repose sur la plasticité cérébrale : les connexions entre neurones se renforcent lorsqu’une information est répétée ou associée à une émotion forte. Le sommeil, notamment les phases de sommeil profond et paradoxal, joue un rôle clé en triant et consolidant les apprentissages.

Améliorer sa mémoire et sa concentration ? C’est possible avec les bons réflexes

Vous l’aurez compris, la mémoire et la concentration ne sont pas figées : elles s’entraînent. En appliquant ces méthodes, il devient plus facile de retenir ce qui compte vraiment et de bâtir une culture solide. On peut adopter ces réflexes dès maintenant pour constater rapidement des progrès, et les ancrer durablement pour un véritable changement :

• Éliminer les distractions.
• Reformuler ce qu’on lit et faire des liens avec ce qu’on connaît déjà
• Raconter aux autres ce qu’on découvre pour activer la mémoire et structurer les informations.
• Associer les informations à des images et des émotions pour renforcer leur ancrage.
• Tenir un journal extime pour ancrer ses connaissances et organiser sa pensée.
• Adopter un mode de vie qui favorise la mémoire et la concentration : bien manger, bouger plus, bien dormir.
• Faire de l’apprentissage un rituel
• Comprendre le fonctionnement de la mémoire pour utiliser les leviers cognitifs qui fonctionnenet pour soi.

Pour gagner en aisance dans son métier, exceller dans ses passions ou mieux communiquer, vous verrez que chaque effort investi dans ces compétences conduit à une progression tangible. Les résultats se manifesteront avec le temps, avec des bénéfices indiscutables.

Et vous, quelles sont vos bonnes pratiques pour mémoriser ce que vous apprenez ?

Notes et références :

[1] Dorothée Fortier : Du focus attentionnel à une meilleure mémorisation

[2] Hetty Roessingh : Note-taking by hand : A powerful tool to support memory