L’aventure humaine à travers les âges : quand la curiosité façonne notre vision du monde… et inversement !
Histoire des sciences : le sommaire (qui bugge🤓)
Chapitre 1 - Histoire et usages de l’histoire des sciences
Ce chapitre expose les évolutions et les discussions qui ont marqué le développement de l’histoire des sciences au fil des siècles. Il met en lumière l’idée essentielle que l’histoire des sciences n’est pas une simple narration des faits scientifiques. Elle a souvent été instrumentée pour justifier des idées, des pratiques et des cultures scientifiques et techniques.
Dans l’Antiquité, des penseurs comme Aristote ont commencé à examiner et à rassembler les idées de leurs prédécesseurs, créant ainsi une tradition intellectuelle.
Il faut attendre le XVIIIe siècle, marqué par les Lumières, pour que survienne un changement majeur dans la vision du monde. Ce changement révolutionne les sciences qui démontrent la capacité de la raison humaine à améliorer la vie, en opposition aux dogmes religieux. L’histoire des sciences a été un outil pour promouvoir cette idée de progrès.
Une approche plus critique de l’histoire des sciences voit le jour au cours des années 1960 , alors que la discipline devient plus institutionnalisée et pratiquée par des chercheurs dont l’histoire des sciences est la spécialité
Yves Gingras
La citation ci-dessus est parlante : à partir des années 1960, une approche plus critique a émergé. L’instrumentalisation de la science par la classe dirigeante et l’industrie a été remise en question.
L’histoire des sciences s’établit comme discipline à part entière, avec des débats entre différentes perspectives, notamment entre les approches internes et externes, l’importance de la pensée rationnelle par rapport aux influences sociales et culturelles, et l’accent mis sur les idées conceptuelles par rapport aux aspects sociaux.
Thomas Kuhn a introduit la notion de « paradigme » pour décrire la manière dont les scientifiques voient le monde à une époque donnée. L’auteur nous offre une définition du paradigme ici.
Dans les années 1990, les historiens des sciences ont adopté une perspective culturelle, en se penchant sur les normes, les valeurs et les croyances associées à la science. Cette approche cherchait à comprendre comment la culture influençait la pratique, la compréhension et la communication de la science.
Depuis les années 2000, les sciences se sont formidablement diversifiées, mais cela a conduit à une fragmentation. Les spécialisations excessives ont rendu difficile la rédaction de livres qui synthétisent l’histoire des sciences de manière complète. Cette fragmentation a suscité une réflexion, soulignant l’importance de synthèses pour comprendre l’histoire des sciences dans son ensemble…
Un petit résumé visuel ?
Chapitre 2 - Les sciences anciennes (500 av. J.-C. – 1600 apr. J.-C.)
On entre dans le vif du sujet dans ce chapitre. Comment les idées grecques ont-elles été transmises et ont évolué ? D’abord dans le monde arabo-musulman, puis en Europe ?
Autour de 2000 av. J.-C. Avant les Grecs, les Babyloniens ont utilisé l’écriture cunéiforme en astronomie et mathématiques en réponse à leurs besoins. Ils ont inventé des méthodes mathématiques pour résoudre des problèmes et prédire des événements astronomiques, comme les éclipses. Ces connaissances ont grandement influencé leur société et les ont aidés à mieux comprendre le monde autour d’eux.
Entre le VIe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle av. J.-C: Les Grecs ont révolutionné la science en introduisant des méthodes de démonstration générale, qui étaient des preuves plus larges et universelles. Ils ont également utilisé la géométrie pour expliquer les phénomènes naturels et ont développé des mathématiques abstraites, allant au-delà des calculs pratiques pour explorer des concepts mathématiques plus théoriques. Ces avancées grecques ont eu un impact majeur sur l’histoire des sciences
Les réflexions sur les sciences dans l’Europe chrétienne ne reprennent vraiment de la vitalité qu’à compter du XIIe siècle avec l’essor des villes , la fondation des universités et la redécouverte des œuvres d’Aristote , de Galien et des grands savants du monde arabo - musulman qui les ont commentées et critiquées
Yves Gingras
À partir du XIIe En Europe, les textes grecs ont été redécouverts et réinterprétés grâce à un mouvement de traduction. Au sein des universités le plus souvent, les savants européens ont étudié ces textes et ont adapté certaines idées pour les rendre compatibles avec la doctrine chrétienne.
À partir du VIIIe siècle et jusqu’au XVe siècle, le monde arabo-musulman a joué un rôle essentiel dans la préservation et l’amélioration des connaissances grecques. Ils ont traduit les textes grecs en arabe, les ont enrichis, et ont été soutenus financièrement par des mécènes royaux. De plus, ils ont créé des observatoires pour étudier le ciel et l’astronomie.
Chapitre 3 - Le renouvellement des sciences (1500-1800)
Nous abordons à présent le bouleversement scientifique entraîné par la révolution astronomique (ou copernicienne). En mettant en question les anciennes croyances géocentriques, ce grand mouvement de bascule a ouvert la voie à la promotion de la rationalité et de la liberté intellectuelle caractéristiques des Lumières.
Pendant la Renaissance, les savants ont sérieusement remis en question les anciennes sciences et les idées établies depuis l’Antiquité par des penseurs tels qu’Aristote, Ptolémée et Galien. Ils ont exploré de nouvelles réponses à la question de la compréhension de l’univers et des phénomènes naturels par le biais de l’observation et de l’expérimentation.
En 1450, l’imprimerie a révolutionné la manière dont les connaissances étaient diffusées. Elle a permis une reproduction rapide et précise des textes scientifiques, facilitant ainsi l’accès d’un grand nombre de lecteurs à des domaines tels que l’anatomie et la botanique. Les écrits de savants ont été largement partagés et ont stimulé la croissance des sciences.
En 1543, Nicolaus Copernic a introduit une révolution dans la pensée scientifique en proposant et défendant l’idée que la Terre et les autres planètes orbitaient autour du Soleil, remplaçant ainsi la vision géocentrique de Ptolémée. Cette avancée a bouleversé notre compréhension de l’univers en instaurant ce qu’on appèle le modèle héliocentrique du système solaire.
Galilée perfectionne le télescope, un instrument révolutionnaire qui a permis des observations précises du ciel et a révélé des détails invisibles à l’œil nu, tels que les montagnes sur la Lune, les satellites de Jupiter et les taches solaires. Les découvertes de Galilée ont ouvert de nouvelles perspectives sur l’univers. En 1610, il publie le premier traité reposant sur des observations à partir d’une lunette astronomique.
En 1666, Louis XIV a fondé l’Académie royale des sciences en France. Cette institution a joué un rôle majeur en offrant des postes permanents aux savants, en favorisant les échanges scientifiques et en soutenant financièrement les travaux de recherche. Elle a contribué à l’avancement des connaissances en Europe.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, une nouvelle pratique est apparue : les chercheurs ont commencé à soumettre leurs travaux à un examen critique par d’autres experts avant publication. Cette pratique garantissant la qualité et la crédibilité des découvertes scientifiques. Cette démarche a favorisé la diffusion d’idées vérifiables.
FAISONS LE POINT RAPIDOS
Chapitre 4 - Multiplication et convergence des disciplines (1800-2000)
Le dernier chapitre explore la période allant de 1800 à 2000. Cette période est marquée par la prolifération et l’interconnexion des disciplines scientifiques.
Au début du XIXe siècle, la plupart des sciences naturelles se trouvent encore à un stade empirique, c’est-à-dire qu’elles se basent principalement sur des observations et des expériences plutôt que sur des calculs et des théories mathématiques.
Mais la physique, avec des bases mathématiques solides, émerge en tant que discipline unificatrice. Au XXe siècle, les sciences majeures, telles que la chimie, la physique et la biologie, convergent vers un fondement commun, reconnaissant que toute matière, vivante ou non, est constituée d’atomes et de molécules obéissant aux lois fondamentales de la physique et de la chimie.
Des avancées significatives avaient été réalisées dans la mathématisation des sciences dès le XVIIIe siècle, aboutissant à des lois fondamentales telles que la loi d’attraction électrique formulée par Charles Augustin Coulomb en 1785. La découverte par Hans Christian Oersted en 1820 que le courant électrique influence la boussole révolutionne notre compréhension de l’électromagnétisme. Les travaux de James Clerk Maxwell dans les années 1860 unifient l’électricité, le magnétisme et la théorie ondulatoire de la lumière.
Au-delà de la physique, la thermodynamique se développe grâce aux travaux de Joseph Fourier et de Sadi Carnot, menant à la formulation de la seconde loi de la thermodynamique et du concept d’entropie. La thermodynamique améliore l’efficacité des machines à haute pression et facilite la construction de générateurs électriques.
Dans le domaine de la géologie, l’idée de l’uniformité des forces agissant sur la Terre, avancée par James Hutton, est adoptée, tandis que la datation absolue des couches géologiques devient possible grâce à la découverte de la radioactivité au début du XXe siècle. Enfin, la dérive des continents est confirmée au milieu du XXe siècle.
Le développement des sciences de l’atmosphère est facilité par l’invention du radar pendant la Seconde Guerre mondiale, conduisant à des avancées dans la prévision météorologique.
En biologie, l’apparition de microscopes optiques améliorés contribue à l’essor de l’anatomie et de la physiologie, ainsi qu’à la compréhension de la cellule en tant qu’unité de base.
L’hérédité est éclaircie avec la découverte des lois de Mendel et la génétique moléculaire, en particulier la structure de l’ADN, révolutionne notre compréhension de la transmission génétique. La manipulation génétique, le séquençage du génome humain et la découverte du CRISPR-Cas9 ouvrent de nouvelles perspectives et posent des défis éthiques.
Le chapitre se termine en abordant les travaux de Charles Darwin sur la sélection naturelle, qui révolutionnent la biologie tout en suscitant des débats avec les croyances religieuses.
En physique, le XXe siècle voit l’émergence de la relativité d’Einstein et de la mécanique quantique, bouleversant notre compréhension de la matière et de l’univers. Le modèle standard des particules élémentaires se développe dans les années 1960 et 1970, avec la découverte des quarks.
Enfin, la cosmologie connaît des avancées majeures, notamment avec la théorie du Big Bang, les radiotélescopes et la détection du boson de Higgs en 2015, mais continue de faire face à des énigmes, telles que la matière noire.
Conclusion
En 5000 ans, les civilisations ont développé des moyens variés pour enregistrer et comprendre le savoir. Actuellement, chaque pays contribue à la science mondiale en fonction de son développement économique et des investissements en recherche.
Au 21e siècle, la science est mondiale, bien que l’Amérique du Nord et l’Europe restent dominantes. La Chine est devenue un important producteur de publications scientifiques, tandis que la Russie a décliné, et l’Inde et la Corée du Sud ont augmenté leur contribution.
Conceptuellement, aucune révolution majeure n’a ébranlé les bases théoriques établies avant les années 1970. Depuis les années 90, la multiplication d’ouvrages annonçant la fin des sciences rappelle les prédictions du début du 20e siècle. L’avenir dira si ces prévisions pessimistes céderont la place à des découvertes imprévues
Ce que je retiens de l'Histoire des Sciences de Yves Gingras
Yves Gingras montre comment la science influence les sociétés, nos idées, nos pratiques, et notre culture. Elle façonne notre monde.
L’essai explore les différents changements de perspectives scientifiques au fil du temps. La raison humaine a mis du temps à triompher des préconceptions et des croyances, avant d’être elle-même remise en question dans sa capacité à décrire le monde avec impartialité et exactitude. Depuis 1960, tout un pan de la science étudie la façn dont la science peut être utilisée à des fins politiques et économiques.
L’auteur insiste sur la formidable capacité d’adaptation de la science. Malgré des idées parfois devenues obsolètes, la science a constamment apporté des améliorations significatives dans notre vie. Elle a contribué à résoudre des problèmes majeurs, même si elle n’a pas toujours décrit la réalité de manière parfaite.
Ces points clés confirment que la science est un élément essentiel de notre monde et qu’elle évolue avec le temps pour répondre à des besoins changeants et parfois discutables.
Ce que j'en ai pensé
Bien contente de cette petite bible que je pourrai relire en cas de besoin. Ce qui m’a captivée, c’est à quel point les sciences sont étroitement liées aux outils de chaque époque. Nos connaissances dépendent très étroitement de nos instruments, et ces instruments n’ont cessé de s’améliorer au fil du temps.
Malgré les imperfections inhérentes à chaque époque, les sciences ont constamment apporté des améliorations dans nos vies. Elles ont contribué à progresser en médecine, à réduire la famine grâce à des avancées dans l’agriculture, à ouvrir la voie à l’exploration spatiale, à combattre la discrimination, et à résoudre des problèmes environnementaux.
J’ai été frappée par le fait que les progrès se sont souvent fondés sur des idées erronées, ou plutôt sur des paradigmes qui ont finalement été dépassés. Cela nous montre que la science est en constante évolution, et surtout, que si les sciences peuvent bouleverser les sociétés, aucune science ne peut prétendre décrire la réalité de manière parfaite.
Quelques mots sur Yves Gingras
Yves Gingras, enseignant à l’Université du Québec à Montréal depuis 1986, est un érudit multidisciplinaire. Il a débuté en physique, puis s’est tourné vers l’histoire et la sociopolitique des sciences, obtenant un doctorat dans cette matière à l’Université de Montréal en 1984.
Après un post-doc à Harvard, il a été professeur de sociologie puis d’histoire. Son influence s’étend au-delà du Canada, contribuant significativement à l’histoire des sciences en Amérique du Nord.
Auteur de nombreux ouvrages et articles, il a dirigé de nombreuses thèses, dirigé des centres de recherche, participé à des comités éditoriaux et reçu de nombreux prix pour son travail.
Ce livre est-il pour vous ?
Cet essai vous offre des repères clairs pour appréhender le rôle de la science dans notre avenir. Que vous soyez novice ou expert, ce livre est un outil pour vous connecter aux racines de la pensée scientifique. En le lisant, vous apprécierez la richesse humaine et contextuelle qui a façonné notre compréhension du monde Ne manquez pas cette opportunité de découverte enrichissante.
Ce livre n’est pas pour vous si vous recherchez des informations détaillées sur des sujets scientifiques spécifiques ou si vous cherchez une analyse approfondie des théories scientifiques.
Avez-vous eu l’occasion de consulter le livre Histoire des sciences de Yves Gingras ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ?
Wow, quel article intéressant, j’ai adoré le lire – et maintenant j’ai envie de lire le livre… heureusement que c’est bientôt Noël, je pourrais l’ajouter à ma liste 😂
Merci Jessica, pour ce retour super encourageant. Oui, ce petit livre dense est un beau cadeau à se faire pour Noël 😉
Intéressant ! Ce n’est pas pour moi mais je vois bien à qui je pourrais conseiller ce livre… Merci !
Merci à toi ! Il y a des chances que la personne en fasse son miel 🙂
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